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Interview

«Aux Etats-Unis, une victoire juridique et symbolique importante pour les LGBT»

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LGBT +dossier
Pour le sociologue franco-américain Michaël Stambolis-Ruhstorfer, maître de conférences à l’université Bordeaux-Montaigne, si la décision rendue par la Cour suprême lundi est une véritable avancée, il faut rester attentif à ce que le mouvement grandissant de sanctification de la liberté religieuse dans le pays n'atténue sa portée.
Devant la Cour suprême, lundi à Washington. (Tom Brenner/Photo Tom Brenner. Reuters)
publié le 16 juin 2020 à 17h18

C'est, pour la puissante association américaine de défense des droits civils, l'American Civil Liberties Union (ACLU), «une énorme victoire pour l'égalité». Et pour Joe Biden, candidat démocrate à la présidentielle de novembre, «un pas en avant considérable». Dans un arrêt attendu de longue date, et en dépit de l'opposition de l'administration Trump, la Cour suprême des Etats-Unis a considéré lundi que la loi américaine empêche les salariés lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres d'être licenciés ou de se voir refuser une promotion par leur employeur en raison de leur homosexualité ou de leur transidentité. Bref, d'être discriminés au travail pour le simple fait d'être et d'exprimer ce qu'ils sont. Fondant leur décision (Bostock v. Clayton County, Georgia) sur une lecture moins restrictive du Civil Rights Act de 1964, qui prohibe notamment toute discrimination en raison du sexe, la Haute Cour, pourtant à majorité conservatrice, a en effet estimé que cette loi fédérale pouvait s'étendre à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre. Et ce, cinq ans après avoir étendu le mariage à tous les couples. Décryptage de cette avancée pour les personnes LGBTQI avec le sociologue franco-américain Michaël Stambolis-Ruhstorfer, maître de conférences à l'université Bordeaux-Montaigne.

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Il est toujours difficile de prédi