Ancien étudiant rebelle passé par les geôles du régime de Milosevic, le chef du parti de gauche souverainiste Vetëvendosje! («Autodétermination»), Albin Kurti, s'est confronté à l'exercice du pouvoir en tant que Premier ministre pendant cinquante et un jours (son gouvernement a chuté le 25 mars). Le temps de subir les foudres de la diplomatie américaine de Donald Trump et de ferrailler avec la classe politique de son pays. Retombé dans l'opposition mais fort d'une popularité au beau fixe, Kurti, 45 ans, prépare son retour à la tête de l'Etat kosovar. Avec l'autodétermination comme éternel credo, pour s'attaquer à la corruption et aux inégalités sociales, mais aussi pour faire enfin reconnaître pleinement l'indépendance de l'ancienne province serbe.
Vous avez été l’une des premières victimes politiques de la pandémie. Qui décide au Kosovo ?
Le Kosovo a deux adversaires principaux. Le premier, c’est la Serbie, qui ne nous reconnaît pas en tant que pays indépendant et travaille dur pour saper notre souveraineté et notre intégrité territoriale. Et le deuxième, c’est cet adversaire interne qui s’appelle la corruption et le crime organisé.
Dans vos précédentes déclarations, vous parliez également de l’envoyé spécial de Donald Trump, Richard Grenell…
Il arrive un peu plus tard dans l’histoire. Une première chose : aujourd’hui, le nouveau gouvernement dépend de chaque député de la liste serbe. S’il perd un seul de ces élus, il chute. La deuxième chose, c’est que des membres du Parti démocratique du Kosovo et de la Ligue démocr