Le 10 juin, quelque part dans le centre de la Méditerranée, la frégate française Courbet s'apprête à contrôler un cargo turc à la demande du commandement maritime de l'Otan. Le Cirkin est louche : il a masqué son identification, donné des informations erronées sur sa destination et coupé l'équivalent maritime d'un transpondeur. Surtout, il vient de rentrer de Libye où il avait fait un aller-retour entre Istanbul et Misrata, empruntant un itinéraire inhabituel et croisant sur sa route une frégate turque, sans qu'on sache ce qu'il a déchargé à destination. Lors de ce premier trajet vers la Libye, le navire de commerce, escorté par des bateaux de guerre turcs, n'avait pas laissé un bâtiment français passant dans la zone procéder à une visite.
Le 5 juin, dans le Bosphore, le Cirkin a de nouveau embarqué une cargaison, puis a repris la mer, cap vers le sud. Cinq jours plus tard, un premier bâtiment européen tente d'en savoir plus. Le Cirkin se trouverait alors au sud de la Crète, et aurait changé de cap pour se diriger vers la Libye. Une frégate grecque, déployée dans le cadre de l'opération de l'UE Irini, dont la mission est de faire respecter l'embargo sur les armes en Libye, demande au Cirkin d'autor