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Enquête

«Son seul crime, c’était d’être né noir» : le long combat des familles de victimes de la police de New York

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Violences policières, une colère mondialedossier
Ramarley Graham, Shantel Davis... Comme George Floyd à des centaines de kilomètres de là, ils ont été tués par la police. Depuis des années, leurs proches se battent pour obtenir justice. «Libération» les a rencontrés.
Rassemblement de familles de personnes tuées par la police de New York, réclamant justice, devant l'hôtel de ville, à Manhattan, le 9 juin. (Nina Berman/Photo Nina Berman. Noor pour Libération)
publié le 20 juin 2020 à 9h24
(mis à jour le 22 juin 2020 à 9h27)

Les pétitions et l’opiniâtreté des familles ont fini par payer. Du Bronx à Brooklyn, on peut trouver ici une place, là un square ou une fresque murale, à la mémoire des New-Yorkais noirs tués par la police. Un tournoi de basket a même lieu chaque été en souvenir de deux d’entre eux. Les voisins se rappellent sans doute leurs noms. Certains fidèles viennent chaque année aux veillées commémoratives, ou aux rassemblements pour réclamer la justice, bien plus lente à se manifester.

A New York, la police a tué 75 personnes entre 2013 et 2019, selon l'organisation Mapping Police Violence, dont 48 étaient Noirs – leur taux de mortalité aux mains de la police new-yorkaise est 7,8 fois plus élevé que celui des Blancs. Mais à l'exception notable des manifestations de fin 2014, déclenchées par le refus d'inculper le policier qui avait tué Eric Garner, un Afro-Américain de 43 ans, lors de son interpellation à Staten Island, ces morts du fait du New York Police Department (NYPD) n'ont pas, et de loin, suscité une émotion et une mobilisation d'ampleurs comparables au mouvement national et mondial ayant suivi la mort de George Floyd.

A droite, Constance Malcolm, la mère de Ramarley Graha