Relativement épargnée jusqu’ici par la pandémie de Covid-19, l’Allemagne s’inquiète d’une résurgence de la maladie. Ce mardi, Armin Laschet, ministre-président du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (à la frontière de la Belgique et des Pays-Bas), a annoncé le reconfinement des cantons de Gütersloh et de Warendorf, où résident plus de 600 000 personnes. En cause : l’identification d’un foyer de contamination dans un abattoir géré par la société Tönnies, présenté comme le plus grand d’Europe avec ses 6 700 employés, pour la plupart des Bulgares ou des Roumains qui habitent des logements surpeuplés propices à la diffusion du coronavirus. Selon un bilan communiqué lundi soir, plus de 1 500 personnes ont été testées positives au Covid-19 dans le canton de Gütersloh ; 21 ont été hospitalisées, dont six en soins intensifs.

Candidat à la présidence du parti chrétien-démocrate d’Angela Merkel (CDU) et longtemps partisan d’une accélération du déconfinement, Armin Laschet a dû se résoudre au rétablissement de mesures sanitaires pour éviter une propagation rapide. Bars, cinémas, musées et autres saunas doivent immédiatement fermer leurs portes. Les restaurants pourront demeurer ouverts, mais dans des conditions strictement encadrées. Par ailleurs, les rassemblements de plus de deux personnes seront désormais interdits dans l’espace public, sauf pour les familles et les résidents d’un même foyer. Ces restrictions s’appliquent pour l’heure jusqu’au 30 juin, mais il n’est pas exclu qu’elles s’étendent au-delà.

L’Allemagne n’est pas un exemple isolé. Au Portugal, le Premier ministre Antonio Costa a annoncé de nouvelles mesures sanitaires dans la région métropolitaine de Lisbonne, qui sont entrées en vigueur ce mardi, après plusieurs rassemblements de jeunes décriés au cours du week-end et l’enregistrement de 9 000 nouveaux cas de Covid-19 en un mois. Les rassemblements de plus de dix personnes sont de nouveau interdits et les cafés et les commerces doivent fermer à 20 heures. Avec 1 500 morts du coronavirus à ce jour, le Portugal faisait pourtant figure d’exemple de gestion de la crise en Europe occidentale, à tel point que Lisbonne a été désignée pour accueillir la phase finale de la Ligue des champions de football, au mois d’août.

En Espagne, quatre cantons de la communauté autonome d’Aragon, à la frontière française, sont revenus lundi à la phase 2 du déconfinement, qui implique des restrictions de la liberté de circulation et la limitation des capacités d’accueil d’établissements recevant du public. Cette décision fait suite à la détection de quelques dizaines de cas, pour la plupart légers. Elle intervient alors que l’Espagne est sortie dimanche de l’état d’urgence instauré le 14 mars.

Enfin, hors Union européenne, l’Azerbaïdjan a annoncé un reconfinement drastique qui s’étendra jusqu’au 1er août. A Bakou et dans les autres grandes villes de ce pays du Caucase, les sorties sont désormais limitées à deux heures par jour, et conditionnées à la réception d’un SMS de permission envoyé par les autorités. Les centres commerciaux, les cafés et les restaurants sont désormais fermés. Après des mesures de déconfinement à la fin du mois de mai, l’Azerbaïdjan a connu un quasi-doublement des cas de Covid-19 en deux semaines. Selon les chiffres officiels, l’épidémie y a fait 148 morts.