Il y aura donc eu un namasté avec distance de sécurité pour se dire bonjour, des sourires complices et la volonté d'afficher, entre Angela Merkel et Emmanuel Macron, une complicité totale. Ce lundi soir, la chancelière allemande recevait le président français au château de Meseberg, à 70 kilomètres de Berlin dans le Brandebourg, palais baroque servant de résidence du gouvernement allemand pour les visites d'Etat. Cette rencontre de Meseberg fait curieusement écho à celle du 19 juin 2018, qui entendait, à travers la «déclaration de Meseberg» «renouveler les promesses de l'Europe en matière de sécurité et de prospérité».
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«Ici, nous avons pris des décisions majeures pour l'Europe», n'a d'ailleurs pas manqué de rappeler la chancelière. La période que nous vivons, estime-t-elle, est singulière et «difficile», avec une pandémie ayant provoqué «des défis économiques inédits, que nous n'avions jamais connus». Aussi Angela Merkel estime-t-elle que «ce que nous avons l'intention de faire, avec le fonds de relance, c'est de montrer que l'Allemagne et la France veulent jouer un rôle coordonné».
Le programme des discussions entre les deux dirigeants était riche : outre les relations avec la Chine et le Brexit, il était question également du Sahel, avec la tenue du G5 Sahel mardi à Nouakchott, en Mauritanie, sommet auquel Macron participe physiquement, et Angela Merkel en visioconférence. Mais il s'agissait d'entrer très rapidement dans le vif du sujet, l'urgence du sujet : le plan de relance européen. L'affaire est pressante. Berlin comme Paris souhaitent un accord en juillet, mais les désaccords sont nombreux au sein des Vingt-Sept. Le groupe des autoproclamés «frugaux» – également appelés les «radins» – renâcle sur les modalités de ce plan.
Le «couple franco-allemand» se porte bien
De son côté, après avoir rencontré Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, la semaine dernière, Emmanuel Macron se réjouit, comme il l’a souligné, d’être le premier dirigeant à rendre visite à Angela Merkel depuis le début de la pandémie. Le «couple franco-allemand» se porte bien, semble nous dire les deux dirigeants, oubliant pour un temps les dissensions du printemps.
Car il s'agit là d'un «moment de vérité pour l'Europe», a expliqué le président français, après cet «accord historique scellé le 18 mai» entre la France et l'Allemagne. Et il s'agit donc de faire de cet accord «un succès pour l'Europe».
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