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A Tokyo, Yuriko Koike, une gouverneure adroite très à droite

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Plus de vingt candidats briguent la place de Yuriko Koike au scrutin du 5 juillet, mais la gouverneure de la capitale japonaise leur tient la dragée haute, malgré un bilan plus que mitigé et un CV contesté.
Yuriko Koike, le 12 mars à Tokyo. (Photo Kazuhiro Nogi. AFP)
par Karyn Nishimura, correspondante à Tokyo
publié le 30 juin 2020 à 11h46

Les phrases sont ciselées, la diction parfaite, les interventions ca­librées : la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, fait toujours bonne impression. Surtout, elle sait s'y prendre avec les médias. Et pour cause, elle vient du milieu. Cette femme de 67 ans est une ex-figure de la télévision de la fin des années 80. «Première présen­tatrice à la tête d'une émission économique» au Japon, aime à rappeler celle qui briguera un second mandat le 5 juillet. En ­réunion ou en conférence de presse, c'est elle qui commande et elle n'hésite pas à glisser quelques ­piques à ses interlocuteurs qui en restent cois. «Elle connaît parfaitement les méthodes et habitudes des journalistes japonais et les traite de deux manières : elle leur livre des mots-clés simples et faciles à comprendre et elle se montre désa­gréable à l'égard de ceux qui posent des questions qu'elle n'aime pas», analyse l'essayiste politique et historien Masahiro Yamazaki.

Yuriko Koike débute sa carrière politique comme sénatrice (1992) puis députée, avant de devenir l'une des «madones des ­réformes» ou «tueuses à gages» recrutées au gouvernement par le malin Junichiro Koizumi lorsqu'il était Premier ministre de 2001 à 2006.

Même si cette fille de grossiste de ­pétrole se pare de la couleur verte de l’écologie et s’appelle @ecoyuri sur Twitter, elle n’a pas laissé d’empreinte notable en tant que ministre de l’Environnement (deux fois