Ancien chef d'état-major, Gabi Ashkénazi est habitué des matins rugueux. Mais le chef de la diplomatie israélienne se souviendra de ce curieux échange à l'antenne de la radio militaire israélienne en ce 1er juillet, échéance claironnée depuis des semaines par Benyamin Nétanyahou comme marquant l'amorce du processus d'annexion partielle de la Cisjordanie occupée.
− Monsieur le ministre, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Rien ?
− Voyez, nous ne travaillons pas avec un chronomètre, aucune date n'est sacrée…
− Visiblement, rien de concret ne se passe sur le terrain…
− Je ne sais pas encore. Je ne suis pas prophète.
− Doit-on attendre une déclaration aujourd'hui concernant l'annexion ?
− Je ne sais pas.
− Vous êtes le ministre des Affaires étrangères !
− Il faut demander à monsieur Nétanyahou. A mon avis…
− Mais vous êtes le ministre des Affaires étrangères de l'Etat d'Israël ! Il ne vous tient pas au courant ?
− […] Il me semble improbable que ça se passe aujourd'hui…
La veille, à l'issue d'un énième conciliabule stérile avec les émissaires de Donald Trump qui renâclent à donner leur feu vert, le Premier ministre israélien s'était contenté de glisser que «la question de la souveraineté» avait été discutée. Et continuerait à l'être «dans les prochains jours». Dans la presse, Zeev Elkin, ministre de l'Enseignement supérieur et précieux porte-flingue de Nétanyahou