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Stop and go

Annexion en Cisjordanie : Nétanyahou cale

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Ni Nétanyahou ni Trump n'ont fait d'annonce en ce 1er juillet, date jusqu'ici avancée, et redoutée par la communauté internationale, comme marquant le début de l'annexion partielle de la Cisjordanie occupée par Israël. Le début d'une reculade ?
La colonie d'Ariel, en Cisjordanie, ce mercredi. (Photo Jack Guez. AFP)
par Guillaume Gendron, correspondant à Tel-Aviv
publié le 1er juillet 2020 à 19h03

Ancien chef d'état-major, Gabi Ashkénazi est habitué des matins rugueux. Mais le chef de la diplomatie israélienne se souviendra de ce curieux échange à l'antenne de la radio militaire israélienne en ce 1er juillet, échéance claironnée depuis des semaines par Benyamin Nétanyahou comme marquant l'amorce du processus d'annexion partielle de la Cisjordanie occupée.

− Monsieur le ministre, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Rien ?

− Voyez, nous ne travaillons pas avec un chronomètre, aucune date n'est sacrée…

− Visiblement, rien de concret ne se passe sur le terrain…

− Je ne sais pas encore. Je ne suis pas prophète.

− Doit-on attendre une déclaration aujourd'hui concernant l'annexion ?

− Je ne sais pas.

− Vous êtes le ministre des Affaires étrangères !

− Il faut demander à monsieur Nétanyahou. A mon avis…

− Mais vous êtes le ministre des Affaires étrangères de l'Etat d'Israël ! Il ne vous tient pas au courant ?

− […] Il me semble improbable que ça se passe aujourd'hui…

La veille, à l'issue d'un énième conciliabule stérile avec les émissaires de Donald Trump qui renâclent à donner leur feu vert, le Premier ministre israélien s'était contenté de glisser que «la question de la souveraineté» avait été discutée. Et continuerait à l'être «dans les prochains jours». Dans la presse, Zeev Elkin, ministre de l'Enseignement supérieur et précieux porte-flingue de Nétanyahou