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Libération
Récit

Nucléaire : à Natanz, une explosion dans la mécanique iranienne

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La détonation survenue jeudi dernier dans un bâtiment du site de recherche intervient alors que Téhéran relance ses activités d’enrichissement de combustible nucléaire, en réaction à la politique de «pression maximale» menée par les Etats-Unis.
Des centrifugeuses du site d’enrichissement iranien de Natanz, en novembre. (Photo Ay-Collection. Sipa)
publié le 8 juillet 2020 à 18h51

Impossible de cacher les dégâts, ils se voient de l'espace. Jeudi 2 juillet, des flammes ont ravagé les trois quarts d'un grand bâtiment rectangulaire gris sur un site particulièrement sensible et protégé dans le centre de l'Iran, à Natanz. Ce complexe abrite l'essentiel des activités d'enrichissement en uranium de la République islamique. Longtemps au cœur d'un bras de fer avec le reste du monde, le complexe, comme l'intégralité du programme nucléaire iranien, a été mis sous tutelle internationale après la conclusion à Vienne en 2015 d'un compromis entre Téhéran et les grandes puissances.

Cinq ans plus tard, la situation semble être revenue en arrière, le dossier nucléaire est à nouveau un contentieux épineux : en réaction à la décision de Donald Trump de ne plus respecter l’accord et de réimposer unilatéralement des sanctions en mai 2018, l’Iran a consciencieusement dérogé à ses engagements depuis un an (dépassement de la quantité maximum autorisée de matière enrichie conservée sur son territoire, niveau d’enrichissement supérieur à la limite…), sans que les réprobations orales et formelles des Européens, impuissants à contrer l’effet des sanctions américaines, n’y changent rien. A quoi s’ajoutent, depuis une petite semaine, de forts soupçons de sabotage par Israël d’un volet très spécifique du programme nucléaire iranien.

Le site de Natanz en avril 2007.

Photo Majid