Le bilan
La pandémie du nouveau coronavirus a fait depuis fin décembre au moins 560 425 morts dans le monde, dont le plus grand nombre aux Etats-Unis (134 097 décès), suivis par le Brésil (plus de 70 000), selon un bilan réalisé par l'AFP. Il poursuit ses ravages sur le continent américain. En Europe, la situation semble sous contrôle, même si le Vieux Continent reste le plus durement touché par le virus avec plus de 200 000 morts, dont plus des deux-tiers au Royaume-Uni, en Italie, en France (le seuil des 30 000 morts a été franchi vendredi) et en Espagne. Près de 7% de la population de France métropolitaine a été infectée par le SARS-CoV-2 avant mi-avril, soit 4 368 000 personnes, selon l'agence sanitaire Santé publique France (SpF).
Dirigeants contaminés
Alors qu'il n'a cessé de minimiser la gravité de la pandémie, le président brésilien Jair Bolsonaro a annoncé avoir été testé positif au coronavirus. Idem au Venezuela pour le numéro deux du régime Diosdado Cabello, placé en isolement. En Bolivie, la présidente par intérim Jeanine Añez, candidate à l'élection présidentielle du 6 septembre, est positive au Sars-Cov-2 mais asymptomatique selon son médecin.
Regain épidémique
L'inquiétude se renforce en Australie (lire notre reportage). Face à la progression du coronavirus dans l'Etat de Victoria, sa capitale Melbourne s'est reconfinée jeudi et la Première ministre de Nouvelle-Galles du Sud a interdit le franchissement de la frontière qui sépare les deux Etats. L'Australie va aussi réduire de moitié, à 4 000 par jour, le nombre de ses ressortissants autorisés à rentrer depuis l'étranger. En Serbie, l'épidémie reprend, les manifestations aussi, après l'annonce d'un couvre-feu. La remontée du nombre de cas de coronavirus est observée également à Hongkong, dont les écoles vont à nouveau fermer à quelques jours des vacances d'été dans le pays. La ville de Tokyo prévoit de son côté des primes financières pour inciter les lieux de vie nocturne à fermer temporairement afin de freiner la recrudescence des cas de Covid-19.
La phrase
«Il est logique de s'attendre à un retour de ce coronavirus, de l'hémisphère sud vers le nord. Le plus probable est un retour en octobre ou novembre. Mais il est difficile d'anticiper son importance». Dans un entretien accordé à Libération, Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, craint une deuxième vague. Si un confinement généralisé semble peu envisageable, il prône la vigilance des citoyens et la multiplication des tests. Le ministre de la Santé Olivier Véran, qui a observé un «relâchement dans les comportements» visant à limiter la transmission du Covid-19, a appelé les Français à la «vigilance au quotidien», même si la circulation du virus est à ce stade «maîtrisée».
Sortez masqués
Quelques jours après le reconfinement de 200 000 personnes dans un canton de la province de Lérida, la Catalogne a à nouveau rendu le masque obligatoire dans tout espace public, ouvert ou fermé. La Belgique va élargir l’obligation du port du masque à partir du 11 juillet aux magasins et centres commerciaux, cinémas, salles de spectacle ou de conférence, auditoires, lieux de culte, musées et bibliothèques.
En graphe
L'Amérique pèse désormais plus de la moitié des morts officiellement dus au covid-19 depuis le début de la pandémie. Après son apparition en Chine puis son explosion en Europe en mars-avril, le coronavirus a durablement installé son centre de gravité outre-Atlantique : cela fait plusieurs semaines que les décès quotidiens sont pour plus de la moitié, voire aux deux-tiers, enregistrés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le continent américain. Un rythme élevé qui compte deux locomotives bien identifiées : les Etats-Unis et le Brésil, deux pays où les chefs d'Etat – Donald Trump et Jair Bolsonaro, récemment testé positif au Covid-19 – ont notoirement contesté l'utilité des réponses sanitaires à la pandémie. Mais il y a aussi de nombreux wagons, dont l'on parle beaucoup moins.
Or si l'Amérique dans son ensemble – Nord, Sud et centrale – occupe aujourd'hui la même place que l'Europe au printemps, c'est bien parce que la plupart des pays y sont fortement touchés. Le Mexique, par exemple, a une moyenne supérieure à 500 morts par jour depuis de longues semaines, soit un niveau assez proche de celui du Brésil. Au Pérou et en Colombie, les bilans sont légèrement inférieurs (entre 100 et 200 par jour) mais lourds aussi, ce qui saute particulièrement aux yeux lorsqu'on les ramène à la population de chacun de ces trois pays (voir infographie). Surtout, ces trois pays ont en commun de voir leurs courbes de décès en hausse continue depuis avril et en accélération ces dernières semaines. L'Amérique ne risque donc pas de se départir de son statut d'épicentre de sitôt.
Dans l’air ?
La donnée n'est pas nouvelle, mais sa plausibilité de plus en plus étayée scientifiquement : le virus du Sars-CoV-2 persisterait dans l'air et serait capable d'infecter, en intérieur, à plusieurs mètres à la ronde. Mardi, l'OMS a «reconnu» pour la première fois que «des preuves émergeaient dans le domaine» des aérosols, elle qui jusqu'alors concentrait l'ensemble de ses alertes sur la contamination par gouttelettes. «La possibilité d'une transmission par voie aérienne dans les lieux publics, particulièrement bondés, ne peut pas être exclue», a admis Benedetta Allegranzi, médecin et responsable de l'OMS. Les médecins appellent au principe de précaution. Lire notre article.
14 juillet mobilisé
Six organisations, dont la CGT-Santé, ont appelé ce vendredi à «une journée d'action nationale» le 14 juillet, jour où le gouvernement prévoit de rendre un hommage aux soignants. Elles considèrent que «le Ségur de la santé est une imposture». Cette vaste concertation lancée fin mai vient d'aboutir à un projet d'accord sur la revalorisation des personnels non médicaux, incluant une augmentation générale de 183 euros net par mois et la révision de certaines grilles de salaires. Les syndicats ont jusqu'à lundi pour se prononcer sur ce texte, la CFDT ayant déjà décidé de le signer, tandis que Force ouvrière doit bientôt annoncer sa position.