C'était sûrement un signe du destin : une île en forme de scorpion. Certes baignée par les eaux cristallines de la mer Ionienne, sur la façade ouest de la Grèce. Mais associée tout de même à ce petit animal venimeux, capable de tuer (ou de blesser cruellement), comme de se suicider. La puissance et l'autodestruction, en quelque sorte. C'est aussi ce qui pourrait résumer l'héritage légué par Aristote Onassis, le plus célèbre des armateurs grecs. Pourtant en 1962, quand il achète, pour l'équivalent de 12 000 euros, l'îlot de Skorpios, il y voit plutôt la consécration de sa fabuleuse réussite. Celle du «milliardaire des mers», véritable roi du pétrole, qui avait deviné avant tout le monde que l'or noir détrônerait le charbon, et qu'il faudrait pour le transporter des supertankers. Il sera le premier à les construire. Et à les enregistrer au Panamá, inventant ainsi le pavillon de complaisance. Tabac, chantiers navals, actions dans la Société des bains de mer de Monaco, où il régnera longtemps en maître absolu : «le Grec», comme on l'appellera parfois dans les milieux d'affaires, avait aussi compris qu'il faut miser sur tout, un peu partout, dans une économie appelée à se mondialiser.
Skorpios sera son jardin secret. Transformé à coups de millions pour en faire un paradis typiquement grec. Quitte à importer du sable pour façonner des plages, 200 espèces d'arbres et de plantes pour obtenir une luxuriante oasis. C'est là qu'en 1968, il épouse la belle Jackie Kennedy, veuve du p
Une vie en héritage (1/36)
Athina Onassis, hellène et les malédictions
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Aristote Onassis avec sa femme Tina, et ses enfants, Christina et Alexandre, en janvier 1954. (Photo Getty Images)
par Maria Malagardis
publié le 17 juillet 2020 à 17h26
(mis à jour le 18 juillet 2020 à 11h40)
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