Menu
Libération
Interview

Bill Browder : «Le Royaume-Uni était une cible parfaite pour le renseignement russe»

Article réservé aux abonnés
L'homme d'affaires qui parcourt le monde pour faire adopter le Magnitski Act a été entendu par le Parlement britannique pour parler ingérence russe dans le référendum sur le Brexit. Pour lui, la transposition de la loi en Europe se heurte aux alliés de Poutine au sein de l'Union.
L'Américano-Britannique Bill Browder (à droite) a été reçu a Downing Street, le 6 juillet. (PIPPA FOWLES/Photo Pippa Fowles. 10 Downing Street. AFP)
publié le 22 juillet 2020 à 18h24

Bill Browder est l’homme d’affaires américano-britannique à l’origine de la loi Magnitski. Cette loi permet de placer sur une liste noire tout individu accusé d’avoir violé les droits de l’homme, quels que soient sa nationalité et l’endroit où il se trouve. L’inscription sur cette liste noire permet de geler les avoirs financiers de l’individu en question mais aussi d’interdire son entrée sur un territoire ou tout commerce avec les entreprises du pays qui applique cette loi. Elle a été la première fois adoptée en décembre 2012 par le Congrès américain et signée par l’ancien président américain Barack Obama. Son objectif initial était de permettre de punir les officiels russes responsables de la mort de l’avocat russe Sergueï Magnitski dans une prison moscovite, après avoir été torturé et mal traité. C’était le 16 novembre 2009, il avait 37 ans. Il défendait les intérêts du fonds d’investissement Hermitage fondé par Bill Browder et dénonçait une fraude massive impliquant des membres proches du pouvoir russe et la corruption globale du Kremlin.

Depuis, Bill Browder poursuit la dénonciation de la corruption au cœur de l'Etat russe, des collusions avec des «agents» occidentaux et fait campagne autour du monde pour que les Etats se dotent de la loi Magnitski, adoptée le 18 octobre 2017 par le Canada et le 6 juillet par le Parlement britannique.

Bill Browder, 56 ans, expulsé de Russie en 2005, a témoigné, parmi de nombreux autres, devant le comité parlementaire britannique