Une guerre «zéro mort», du moins officiellement. Pour minimiser leurs pertes humaines, les armées nationales ont de plus en plus recours à des mercenaires, ces étrangers qui combattent pour de l'argent. Dans l'histoire contemporaine, la Syrie est un cas d'école. Et c'est dans ce pays meurtri par neuf années de guerre que le président russe, Vladimir Poutine, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan recrutent désormais ceux qui seront envoyés sur le front libyen, où ils soutiennent des camps opposés.
La Turquie, qui parraine du gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU, a ainsi envoyé entre 3 500 et 3 800 combattants syriens en Libye au profit des forces de Faïez el-Serraj au cours des trois premiers mois de l'année, selon un récent rapport du bureau de l'inspecteur général du Pentagone. Dans le camp opposé, la Russie, à travers sa société militaire Wagner, fournit des mercenaires russes et syriens au maréchal Khalifa Haftar, d'après un document de l'ONU divulgué début mai. Haftar est aussi activement soutenu par les Emirats arabes unis, qui accu