«C'est l'heure de s'équiper», annonce Tom, 24 ans, en observant la façade à peine éclairée du tribunal fédéral Mark O. Hatfield, logé à Lownsdale Square, en plein centre-ville de Portland, dans l'Oregon. Tous les soirs vers 23 heures, cet étudiant, qui se décrit comme un «Portlandais pur jus vivant une vie tranquille», s'empare d'un masque respirateur, d'une crosse de hockey et du plus solide de ses parapluies pour affronter le moment où des agents fédéraux, postés sur un balcon pour observer la foule, décideront de la disperser à coups de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Depuis la mort de George Floyd, Tom manifeste tous les soirs devant le Justice Center de Portland pour dénoncer les violences policières et l'injustice raciale. Jusqu'à récemment, il affirme qu'il n'avait besoin d'aucun de ces «accessoires». Mais début juillet, l'administration Trump a déployé des agents fédéraux pour restaurer «la loi et l'ordre» dans ce que le Président a décrit comme un bastion incontrôlable d'«anarchistes» et d'«agitateurs». Depuis, les rangs des manifestants ont grossi jusqu'à atteindre 10 000 personnes.
Un maire manifestant
Les tensions se sont accrues entre les manifestants et ces troupes intimidantes, réputées peu formées au maintien de l'ordre car issues du service de protection fédéral, de la police de l'immigration et de l'agence des douanes et de la protection des frontières. Po