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Interview

Biélorussie : «Je ne peux pas trahir mon peuple»

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Svetlana Tsikhanovskaïa a pris le relais de son mari, l’opposant Sergueï Tikhanovski, arrêté le 29 mai. Elle dit désormais se réveiller le matin «la peur au ventre».
La candidate Svetlana Tikhanovskaya quitte le meetiing dans la ville de Maladzechna, le 31 juillet. (SERGEI GAPON/Photo Sergei Gapon.AFP)
publié le 2 août 2020 à 20h16

Svetlana Tsikhanovskaïa, 37 ans, est la candidate surprise de la présidentielle biélorusse, le 9 août, qui suscite un vaste élan de mobilisation autour d’elle. Plus de 60 000 personnes sont venues à un meeting, jeudi, à Minsk. Mère au foyer discrète, ex-traductrice, elle a repris le flambeau de son mari, le blogueur Sergueï Tikhanovski, arrêté le 29 mai. Toute l’opposition, y compris la Prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch, s’est rangée derrière elle.

Comment avez-vous pris la décision de vous présenter à la présidentielle biélorusse ?

Ce fut une décision rapide, qui s’est faite en quelques heures à peine. Je n’avais aucune idée de ce que je pouvais faire, puisque mon mari était en prison et sa candidature rejetée. Je n’en ai parlé à personne, même pas à mon mari. J’ai demandé à des gens de réunir les documents nécessaires. C’est mon cœur qui m’y a poussée. Ce n’est pas du tout une décision courageuse, je n’avais pas peur. D’ailleurs, j’étais persuadée que ma candidature serait aussi rejetée. Le courage a dû venir ensuite.

Comment se passe votre campagne ?

La campagne se passe bien. Nous allons de ville en ville, nous demandons aux gens ce qu’ils veulent. Il n’y a pas vraiment d’obstruction de la part des autorités, nous faisons campagne librement. Les meetings ne sont pas interrompus. J’espère que ça va continuer jusqu’à notre grand meeting à Minsk, le 6 août. Ju