Svetlana Tsikhanovskaïa, 37 ans, est la candidate surprise de la présidentielle biélorusse, le 9 août, qui suscite un vaste élan de mobilisation autour d’elle. Plus de 60 000 personnes sont venues à un meeting, jeudi, à Minsk. Mère au foyer discrète, ex-traductrice, elle a repris le flambeau de son mari, le blogueur Sergueï Tikhanovski, arrêté le 29 mai. Toute l’opposition, y compris la Prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch, s’est rangée derrière elle.
Comment avez-vous pris la décision de vous présenter à la présidentielle biélorusse ?
Ce fut une décision rapide, qui s’est faite en quelques heures à peine. Je n’avais aucune idée de ce que je pouvais faire, puisque mon mari était en prison et sa candidature rejetée. Je n’en ai parlé à personne, même pas à mon mari. J’ai demandé à des gens de réunir les documents nécessaires. C’est mon cœur qui m’y a poussée. Ce n’est pas du tout une décision courageuse, je n’avais pas peur. D’ailleurs, j’étais persuadée que ma candidature serait aussi rejetée. Le courage a dû venir ensuite.
Comment se passe votre campagne ?
La campagne se passe bien. Nous allons de ville en ville, nous demandons aux gens ce qu’ils veulent. Il n’y a pas vraiment d’obstruction de la part des autorités, nous faisons campagne librement. Les meetings ne sont pas interrompus. J’espère que ça va continuer jusqu’à notre grand meeting à Minsk, le 6 août. Ju