Menu
Libération
Liban

«Des morts et des blessés» dans de puissantes explosions à Beyrouth

Explosions à Beyrouth: la colère des Libanaisdossier
L’origine des explosions, qui ont brisé les vitres de nombreux immeubles à des kilomètres à la ronde, n’était pas connue dans l’immédiat. Le Premier ministre a décrété une journée de deuil national mercredi.
De la fumée s'élève au-dessus du ciel de Beyrouth après une explosion, le 4 août. (Photo Anwar AMRO. AFP)
par AFP
publié le 4 août 2020 à 17h15
(mis à jour le 4 août 2020 à 21h10)

Deux puissantes explosions successives ont secoué ce mardi Beyrouth faisant 27 morts et 2 500 blessés, selon des «estimations préliminaires» annoncées par le ministre de la Santé, Hamad Hassan.

L’origine des explosions, qui ont brisé les vitres de nombreux immeubles et magasins à des kilomètres à la ronde, n’était pas connue dans l’immédiat. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent une première explosion suivie d’une autre qui provoque un gigantesque nuage de fumée.

«J'ai senti comme un tremblement de terre et puis après une énorme déflagration et les vitres se sont cassées. J'ai senti que c'était plus fort que l'explosion lors de l'assassinat de Rafic Hariri» en 2005, provoqué par une camionnette bourrée d'explosifs, a déclaré à l'AFP une Libanaise dans le centre-ville de Beyrouth. «L'explosion a eu lieu dans le port de Beyrouth et a provoqué des dizaines de blessés», a indiqué une source de sécurité, sans fournir davantage de détails.

«Les immeubles ont tremblé»

Les médias locaux ont diffusé des images de personnes coincées sous des décombres, certaines couvertes de sang. Des témoins ont raconté avoir vu dans le secteur du port des dizaines de blessés à terre. «Les immeubles ont tremblé», a tweeté un habitant de la capitale libanaise. «Toutes les vitres de mon appartement ont explosé», a-t-il ajouté.

Le secteur du port a été bouclé par les forces de sécurité, qui ne laissent passer que la défense civile, les ambulances aux sirènes hurlantes et les camions de pompiers, selon des correspondants de l’AFP à l’entrée du port. Aux abords, les dégâts matériels et destructions sont importants. Et les sirènes de la défense civile retentissent dans toute la ville.

Deuil national

Selon des témoins, les déflagrations ont été entendues jusqu’à la ville côtière de Larnaca, à Chypre, distante d’un peu plus de 200 km des côtes libanaises. Après les explosions mardi, de nombreux habitants, dont certains blessés, marchaient vers des hôpitaux dans plusieurs quartiers de Beyrouth. Dans le quartier d’Achrafieh, des blessés se ruent vers l’hôpital Hôtel-Dieu. Devant le centre médical Clémenceau, des dizaines de blessés dont des enfants, parfois couverts de sang, attendent d’être admis.

Presque toutes les vitrines des magasins du quartier de Hamra (ouest) ont volé en éclats tout comme les vitres des voitures. Des voitures, avec leurs airbags gonflés, mais aussi des bus ont été abandonnés au beau milieu des routes et de l’autoroute proche du port.

Le président libanais, Michel Aoun, a convoqué une «réunion urgente» du Conseil supérieur de la Défense, ont annoncé ses services. De son côté, le Premier ministre Hassan Diab a décrété une journée de deuil national mercredi pour les victimes de l'explosion.