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Juan Carlos exilé, Felipe isolé, l’Espagne dégoûtée

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L’annonce, lundi, du départ de l’ancien roi n’en finit pas de fragiliser une monarchie à l’image déjà abîmée par une série de scandales. L’actuel monarque a fort à faire pour sauver l’institution.
L’ancien roi d’Espagne Juan Carlos, en 2018 à Madrid pour les célébrations du quarantenaire du Parlement espagnol. (Photo Oscar del Pozo. AFP)
publié le 4 août 2020 à 20h21
(mis à jour le 5 août 2020 à 8h13)

Le départ soudain du roi émérite d'Espagne a tout d'une disgrâce. Celui qui, pendant quatre décennies, fut l'incarnation de la transition de la dictature vers la démocratie, a pris le large en fuyant celle qu'il appelait sa «chère patrie». Juan Carlos, associé à une période paisible et opulente de l'Espagne, se trouve-t-il aujourd'hui à Estoril, où résidait son propre père, Juan de Bourbon, comme le soutiennent des médias portugais ? Ou bien en République dominicaine, comme l'atteste le quotidien La Vanguardia, dans l'une des fastueuses résidences du magnat du sucre et tycoon hôtelier «Pepe» Fanjul, son supposé «grand ami» ? Les autorités domicaines ont, en tout cas, démenti la présence de l'ex-monarque sur leur sol mardi en fin d'après-midi. Quelle que soit la destination, temporaire ou durable, de Juan Carlos Ier, un cycle se termine : avec ce départ en plein cœur de l'été, qui a pris tout le monde de surprise, même s'il a été mûrement prémédité avec son fils et actuel monarque, Felipe VI, un lien symbolique se rompt entre un pays entier et celui qui résida cinquante-huit ans à la Zarzuela - la résidence royale dans le nord-ouest de Madrid.

Exemplarité

«Pour tous ceux qui, comme moi, ont vécu des décennies de consolidation démocratique, dans laquelle Juan Carlos Ier a joué un rôle primordial, il est triste de le voir aujourd'hui faire ses valises, tel un aveu de déchéance morale, commente l'