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Libération
Récit

En Biélorussie, les trois flammes de la démocratie

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Même si la candidate de l’opposition, Svetlana Tsikanovskaïa, n’a aucune chance de l’emporter dimanche face au président sortant, le trio qu’elle forme avec Maria Kalesnikava et Veranika Tsapkala montre le désir de changement de la population.
De gauche à droite : Veranika Tsapkala, Svetlana Tsikanovskaïa et Maria Kalesnikava, à Minsk le 19 juillet. (Photo Sergei Grits. AP)
publié le 7 août 2020 à 19h56

Trois Wonder Women, capes et costumes blancs et rouges, couleurs de l'indépendance, muscles saillants et poses déterminées. Le tableau, qui représente le «triumvirat féminin» façon Marvel, posé à l'entrée de leur quartier général, dans le centre de Minsk, résume bien l'enthousiasme qui court dans tout le pays : les candidates sont des héroïnes venues mettre fin au règne du méchant aux superpouvoirs autoritaires, Alexandre Loukachenko, qui brigue ce dimanche un sixième mandat.

Valeurs très traditionnelles

Il y a d'abord, toujours au centre, Svetlana Tsikanovskaïa, la candidate officielle. Jeune mère au foyer, ancienne traductrice et femme dévouée d'un blogueur très populaire, étiqueté «proche du peuple», Sergueï Tsikhanovski, dont la campagne présidentielle s'est achevée avec son arrestation, en mai. Elle a mis leurs deux enfants à l'abri et repris le flambeau, devenant le visage de l'opposition malgré des valeurs morales et religieuses très traditionnelles. «Bonne mère» et «bonne épouse» revendiquée, c'est elle qui incarne le mieux les opinions conservatrices de la Biélorussie rurale, longtemps acquise à Loukachenko. Vient ensuite Veranika Tsapkala, cadre chez Microsoft, dont le mari, longtemps proche du Président et prorusse, s'est porté candidat, avant d'être c