Il s’appellera Spoutnik V : «Spoutnik» en hommage au satellite artificiel qui avait surpris le monde entier en prenant de vitesse, en octobre 1957, les Américains dans la course à l’espace ; et «V» comme vaccin. Mardi, après plusieurs semaines d’annonces promettant sa mise au point imminente, le président Vladimir Poutine a annoncé, pendant l’un de ces Conseils des ministres publics qu’il aime mettre en scène, que le vaccin russe contre le nouveau coronavirus venait de recevoir, le matin même, la certification de l’agence nationale des médicaments.
Il y a mieux : sa propre fille, assure-t-il, a participé aux essais cliniques du vaccin. «Après la première injection, raconte le président russe, elle a eu 38,5° C de fièvre, le lendemain un peu plus de 37,5° C, puis plus rien. Après la seconde injection, elle a à nouveau eu un peu de fièvre, vite retombée. Elle se sent bien, et sa concentration d'anticorps est élevée.»
Le format étrange de l'annonce a pris tout le monde de court. Et d'abord, quelle fille ? Pendant longtemps, Vladimir Poutine s'est gardé de mettre ses filles en avant. Il s'agirait probablement de Maria Vorontsova, son aînée, médecin endocrinologue, impliquée personnellement dans le développement du vaccin Spoutnik V. Le directeur de l'institut