«Il n'y a pas eu de tortures.» C'est le vice-ministre biélorusse de l'Intérieur qui l'affirme, alors que le gouvernement nie l'existence de la vague de violences policières qui a submergé le pays, du 9 au 13 août, après la réélection contestée d'Alexandre Loukachenko. Alors que des milliers de manifestants - et passants malchanceux - sortent des prisons et des hôpitaux, les Biélorusses découvrent, horrifiés, l'étendue des dommages causés par la police et les Omon, les «chiens de Loukachenko», lâchés sur les foules à la moindre contestation.
«Ils remplissaient les prisons et les commissariats, tabassaient les gens, puis les relâchaient pour faire de la place pour de nouvelles victimes, raconte Denis, 24 ans, manager d'une boutique de Grodno, dans l'ouest. Je me suis fait arrêter le 11 août vers 21 heures, je manifestais pour des élections libres. Trois Omon ont commencé à me tabasser dans la rue, par terre, ils voulaient le code de mon téléphone. J'ai refusé, alors ils m'ont frappé encore plus, avec leur matraque, à coups de poing et de pied.» Bilan d'une vingtaine d'heures au poste : six passages à tabac, une confession écrite, un jugement au commissariat, des jambes couvertes de bleus et d'égratignures et, dans le dos, la marque d'une semelle imprimée sur la peau.
Tabasser
Pour Alexey, informaticien de 33 ans, l'élément déclencheur a été la photo d'une petite fille blessée à Grodno pendant l'arrestation de son père, en v