Mercredi dernier, des dirigeants des communautés indigènes mayas ont rendu un dernier hommage à Benoît Maria, 52 ans, agronome français tué par balles deux jours auparavant. La cérémonie avait lieu à Quetzaltenango, la ville où il vivait avec sa compagne et leurs deux enfants. Pendant plus de vingt ans, celui que tout le monde appelait «Benito» a apporté ses connaissances et son soutien aux communautés ixil et Q’eqchi’.
Lundi 10 août au petit jour, comme il en a l’habitude, Benoît Maria quitte Quetzaltenango pour rejoindre la ville de Chisec, dans le département d’Alta Verapaz, où il travaillait dans un programme de diversification de l’agriculture. Au lieu de prendre les routes asphaltées, il empruntait des pistes forestières qui lui faisaient gagner plusieurs heures. À mi-chemin, près du village de San Antonio Ilotenango, dans une zone peu fréquentée, son pick-up tombe dans un guet-apens et onze coups sont tirés sur le véhicule. Quand les secours arrivent, le coopérant est mort. Aucun témoin ne s’est manifesté et, une semaine plus tard, on ne sait toujours rien des agresseurs et de leurs mobiles.
«Ecouter les anciens»
Agronome de formation, Benoît Maria était coordinateur au Guatemala d'Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF), une ONG dont le siège est à Lyon. Sa première mission l'avait emmené en pays ixil, juste après les accords de paix qui avaient mis fin à une guerre civile de près de