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Mort de Douch, bourreau en chef des Khmers rouges

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Génocide cambodgien par les Khmers rougesdossier
Kaing Guek Eav, qui avait dirigé S-21, l'un des plus sinistres centres de torture et d'extermination cambodgiens, est mort mardi à 77 ans. Il avait été condamné à perpétuité pour «crimes contre l'humanité» en 2012.
Douch en 2007. (Nic DUNLOP/Panos/REA/Photo Nic Dunlop. REA)
publié le 2 septembre 2020 à 11h15

Cette fois, il s’est tu. Lui qui avait tant parlé, tant collaboré avec la justice, tant raconté ses crimes au sein de la machine à tuer khmère rouge responsable de la mort d’au moins 1,7 million de personnes entre avril 1975 et janvier 1979 au Cambodge. Kaing Guek Eav, connu par son surnom «Douch», est mort mardi au Cambodge, à 77 ans. Cet homme frêle et sec, aux prunelles d’encre, avait été condamné en appel à la détention à perpétuité en février 2012 pour «crimes contre l’humanité». Bourreau troublant, épris de stoïcisme et d’absolutisme, il restera comme le seul criminel de masse du XXe siècle à avoir fait aveu de culpabilité, tendu la main à ses juges et cherché à s’expliquer tout en voulant obtenir un pardon.

D'abord en tant qu'adjoint, puis vite comme «secrétaire», il a dirigé S-21, ou Tuol Sleng, l'un des plus sinistres centres de torture et d'extermination des Khmers rouges. Dans ce lycée aux murs ocre de Phnom Penh, la capitale cambodgienne, au moins 13 000 adultes et enfants ont été «écrasés». Entre mars 1976 et janvier 1979, Douch y commandait une équipe d'interrogateurs chargés d'arracher des aveux à de prétendus espions de la CIA et du KGB. Ce sont d'abord les membres de l'intelligentsia de l'ancien pouvoir,