Il y a deux Donald Trump à l’approche de la présidentielle américaine de novembre. Celui qui joue à domicile est le pompier pyromane d’une Amérique fracassée en deux, refusant d’incarner l’apaisement ou la réconciliation à l’heure où la colère noire déborde et les milices prennent les rues, faisant prospérer ses chances électorales sur le ferment des divisions. Simultanément, sur la scène internationale, le président américain cherche à incarner une figure inverse. Celle du dealmaker ultime, le courtier suprême, capable de régler d’un coup de stylo les conflits les plus embourbés, du Proche-Orient aux Balkans. Quitte à allégrement les nouer les uns aux autres, dans un mélange des genres et des normes ahurissant, comme ce fut une fois encore le cas vendredi à l’annonce d’un accord économique entre la Serbie et le Kosovo, agrémenté d’ouvertures franches envers Israël.
Ce nouveau moment, présenté comme «historique» par la Maison Blanche, s'est d'ailleurs résumé sur les réseaux sociaux à quelques secondes gaguesques de la vidéo officielle de la signature dans le Bureau ova