«Comme c’est la coutume dans notre pays, l’enquête sur l’empoisonnement de Navalny devra être menée par Navalny lui-même.» Cette phrase ironique circule sur les réseaux sociaux russes depuis qu’il est apparu clairement que les autorités russes non seulement n’enquêteront pas sur l’intoxication mystérieuse de l’opposant, mais s’acharneront à recouvrir toutes les traces. C’est-à-dire dès le premier jour, quand les médecins de l’hôpital d’Omsk, où Alexeï Navalny a été admis d’urgence, le 20 août, ont commencé à tergiverser et traîner des pieds pour l’évacuer vers l’étranger.
L’humour populaire ne croyait pas si bien rire : chaque jour de nouveaux détails émergent sur les circonstances de l’empoisonnement de l’opposant à l’agent neurotoxique Novitchok, mais ils ne viennent pas de la police russe dont ce serait le travail, comme l’exigent désormais même les dirigeants européens. Ils sont révélés par des collègues investigateurs d’Alexeï Navalny et autres journalistes indépendants.
Au moment où Alexeï Navalny est hospitalisé, inconscient, à Omsk, l'attention se porte sur le gobelet de thé qu'il a bu à l'aéroport de Tomsk, avant le décollage. Mais le