Contre l'Iran, les Européens s'agacent à nouveau et cette fois, il n'est pas question du dossier nucléaire. Berlin, Londres et Paris ont chacun convoqué l'ambassadeur iranien en poste dans leur pays pour protester contre les violations des droits humains et, singulièrement, la détention de leurs ressortissants binationaux. L'information, révélée mercredi par The Guardian , n'est pas confirmée par le Quai d'Orsay, qui renvoie à une déclaration générale sur les «préoccupations [des autorités françaises] concernant les violations graves et constantes des droits de l'homme en Iran». Selon nos informations, l'émissaire de Téhéran à Paris s'est bien vu remettre cette semaine un courrier rédigé conjointement par les trois chancelleries, missive qui récapitule les griefs, notamment à propos de la détention arbitraire de ressortissants européens.
Pratique pernicieuse
C'est une vieille et vilaine habitude de la République islamique : arrêter des binationaux, les condamner pour des raisons politiques («espionnage», «collusion avec un Etat étranger», etc.), puis éventuellement les échanger contre des Iraniens détenus à l'étranger. La pratique est d'autant plus pernicieuse que l'Iran ne reconnaît pas la double nationalité, et dénie donc à ces détenus binationaux toute assistance consulaire. Le chiffre est évidemment moins élevé que pour les prisonniers politiques iranie