On peut reconnaître une chose aux Américains : sur le plan scénaristique, leur suprématie est indiscutable. Deux semaines après la mort de la juge Ruth Bader Ginsburg, qui fait craindre une dérive conservatrice et liberticide à la Cour suprême, et à un mois des élections cruciales du 3 novembre, Donald Trump et son épouse Melania ont été testés positifs au coronavirus. Le Président l'a annoncé lui-même sur Twitter dans la nuit de jeudi à vendredi. «Nous allons entamer notre quarantaine et le processus de rétablissement immédiatement. Nous nous en sortirons ENSEMBLE !» a-t-il écrit, optimiste. Vendredi matin, la Maison Blanche indiquait à l'agence AP que le Président ressentait des «symptômes légers» du virus.
Ce coup de tonnerre survient pourtant au pire moment pour l'ancien magnat de l'immobilier, qui n'a cessé depuis le début de l'année de minimiser la gravité de l'épidémie. Et de pester contre les restrictions sanitaires et leur impact sur une économie dont il espérait vanter la santé éclatante pour conquérir un second mandat. Au lieu de ça, alors que des millions d'électeurs ont déjà commencé à voter, en personne ou par correspondance, la nouvelle de sa contamination délivre une leçon aussi limpide