La journaliste Basma Mostafa arrivait tout juste à la gare de Louxor : engagée par le site d'information Al Manassa, établi au Caire, elle enquêtait sur le meurtre d'Ewais al-Rawy, un employé de 38 ans de l'hôpital international de Louxor, abattu par la police lors d'affrontements entre les habitants du village d'Awamiyah et les forces de l'ordre le 20 septembre.
Mais Mostafa n'a jamais pu écrire son article. Ce matin-là, à 11h15, elle appelle sa rédaction et explique à ses confrères qu'elle a été arrêtée par la police, selon le média égyptien indépendant Daaarb. Puis, plus aucune nouvelle d'elle pendant 24 heures, jusqu'à son défèrement au parquet suprême de la sûreté de l'Etat, et sa condamnation à quinze jours de détention préventive. Son tort ? Avoir rejoint un groupe terroriste et propagé de fausses nouvelles, selon le régime égyptien.
Longue liste d’arrestations
C'est le genre d'accusation systématiquement invoquée pour empêcher les journalistes d'exercer leur métier, explique à Libération, Sabrina Bennoui, responsable du bureau Moyen-Orient-Maghreb de Reporters sans frontières (RSF) : «Les journalistes sont toujours emprisonnés pour les mêmes charges : "appartenance à un groupe terroriste" et "diffusion de fausses nouvelles". Ils sont dans un