En matière d'otages, toute libération a un prix. Celle survenue jeudi soir est l'aboutissement de longues négociations entre l'Etat malien et le Jnim, la coalition de groupes armés islamistes qui détenait Soumaïla Cissé, Sophie Pétronin, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli. La contrepartie est classique : une rançon et la remise en liberté de prisonniers incarcérés à Bamako. Son ampleur, en revanche, est inédite. Le montant précis de la transaction - plusieurs millions d'euros - est encore inconnu, mais jamais l'Etat malien n'avait relâché dans la nature autant de détenus liés, de près ou de loin, à la mouvance jihadiste.
Plusieurs rotations
Le Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (en français «Groupe pour le soutien de l'islam et des musulmans») avait transmis une liste de plus de 200 noms aux autorités. Libération a pu consulter le document de l'administration pénitentiaire qui a servi à identifier les bénéficiaires des mesures de libération. Jusqu'au bout, cette liste a été débattue, griffonnée, corrigée. Des noms ont été retirés, certains ont été ajoutés. Finalement, presque tous les prisonniers exigés par le Jnim ont été acheminés par avion, en plusieurs rotations, à Tessalit, dans le grand Nord malien, et à Niono, dans le centre du pays. Ils ont été tirés des geôles de la maison centrale d'arrêt de Bamako, de la prison de Koulikouro, à 50 kilomètres de la capitale, e