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Covid-19 : les Londoniens privés de réunions familiales en intérieur à partir de samedi

La capitale britannique va renforcer ses restrictions pour lutter contre la propagation du virus. Réunions en famille et entre amis seront interdites en intérieur en dehors des membres du foyer.
A Londres, le 24 septembre. (TOLGA AKMEN/Photo Tolga Akmen. AFP)
publié le 15 octobre 2020 à 15h31

Un cran de plus. Face à la propagation du Covid, le gouvernement britannique a décidé de relever le niveau d'alerte à Londres. C'est le ministre de la Santé, Matt Hancock, qui l'a annoncé jeudi midi à la Chambre des communes. Conséquence principale pour les 9 millions de Londoniens : à partir de samedi matin, les réunions privées en dehors des membres de son foyer seront interdites à l'intérieur, chez soi ou dans les lieux publics. Amis et familles ne seront autorisés à se réunir qu'à l'extérieur, et par groupe de six personnes maximum, enfants inclus.

Selon un document diffusé par le quotidien The Guardian, le nombre de cas de Covid dans la capitale double tous les sept à dix jours. Parmi les quartiers les plus touchés : Ealing, Richmond-upon-Thames, Harrow dans l'ouest londonien, Redbridge et Hackney situés à l'est.

Le maire de Londres pour un confinement

En conséquence, les habitants de la capitale sont aussi incités à éviter les transports publics. Un renforcement des mesures qui concerne également les comtés de l'Essex et d'Elmbridge. De même que les villes de Barrow-in-Furness, York et sa région, Erewash et Chesterfield. Au total, c'est quelque 11 millions d'habitants supplémentaires qui seront touchés par ces mesures déjà appliquées dans différentes régions. Les écoles, les universités les lieux de culte restent ouverts et les entreprises peuvent continuer à fonctionner en respectant les mesures barrières. Mais ces nouvelles restrictions risquent tout de même d'avoir un impact sur l'activité des 3 000 pubs et 7 000 restaurants à Londres, qui ont déjà l'obligation de fermer à 22 heures.

L'information avait été donnée un peu plus tôt dans la matinée par le maire de Londres, Sadiq Khan, aux membres du Parlement. «Le virus se propage rapidement dans tous les coins de notre ville. Nous atteindrons bientôt une moyenne de 100 cas pour 100 000 habitants», avait-il souligné. Le maire travailliste soutient la décision du gouvernement mais serait favorable à un confinement.

Chez les Londoniens, les mesures étaient plutôt attendues. Marion Leloutre, 26 ans, y travaille depuis deux ans. «Je ne suis pas très étonnée des mesures prises ce matin et je m'attends à ce qu'elles se durcissent dans les semaines qui viennent», témoigne cette Française installée dans l'est de la capitale. Alison Montorier, Française expatriée elle aussi, n'est pas non plus surprise mais s'inquiète de la propagation du virus qui fragilise la situation économique : «Mon contrat de travail se termine fin décembre et cette nouvelle règle implique que je ne peux plus faire d'entretiens d'embauche…» D'autant plus qu'un renforcement de ces mesures n'est pas à exclure, pour Ollie Norman. Selon cet urbaniste londonien, «si l'on continue à avoir une telle propagation, un nouveau confinement sera inévitable».

Trois niveaux d’alerte

Depuis le début de la pandémie, le nouveau coronavirus a fait plus de 43 000 morts au Royaume-Uni, largement plus que dans n'importe quel autre pays d'Europe, et contaminé au moins 654 000 personnes.

A l'inverse de Londres, aucune décision n'a encore été prise pour les régions du Grand Manchester et le Lancashire, particulièrement touchées par le virus. Déjà concernées par le second niveau d'alerte, ces régions craignent un renforcement des restrictions au niveau le plus élevé, impliquant notamment la fermeture totale des pubs et des bars. Depuis lundi, et pour simplifier la communication sur ces restrictions à l'échelle locale, le gouvernement a mis en place trois niveaux d'alerte : moyen, élevé et très élevé. Seule la région de Liverpool est concernée par le plus haut niveau.