Joies symétriques dans une guerre asymétrique. Aux scènes de liesse et de retrouvailles qui ont entouré la délivrance des quatre otages retenus au Mali la semaine dernière, dont la Française Sophie Pétronin, les jihadistes ont répondu par les images de «leurs» prisonniers célébrant leur libération par un banquet en plein désert. Un méchoui sous les acacias, avec légumes, fruits, canettes de jus et prière collective. Au centre des réjouissances, l’homme le plus recherché du Sahel : Iyad Ag Ghaly, l’émir du Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin (Jnim, en français «Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans»), coalition de groupes islamistes armés qui a prêté allégeance à Al-Qaeda.
Festin
Sur les photographies, le chef jihadiste ne se cache pas. Tout de blanc vêtu, «Iyad» semble au contraire savourer la reconnaissance des prisonniers qu'il a fait relâcher en échange de l'opposant politique Soumaïla Cissé, de l'humanitaire Sophie Pétronin et des Italiens Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli. Jamais l'Etat malien n'avait relâché autant de détenus à l'issue d'une négociation avec un groupe qu'il qualifie de «terroriste».&