Sur les traces de José Bové, Benoît Biteau, 53 ans, est eurodéputé EE-LV, ingénieur agronome et toujours paysan. Il s’active à proposer un autre texte de la politique agricole commune (PAC) que celui qui sera soumis au vote du Parlement européen mardi et mercredi à Bruxelles. En parallèle, les ministres européens négocient eux aussi lundi et mardi le contenu de ce projet à 386 milliards d’euros, qui doit conditionner l’agriculture et l’alimentation sur le continent à partir de 2023.
Pourquoi la PAC est-elle la mère de toutes les batailles au Parlement européen ?
C’est le principal levier de dépense publique, 38 % du budget annuel de l’Union européenne. Qui plus est, un vote sur la PAC nous engage pour sept ans. La biodiversité, le changement climatique, la santé humaine, la souveraineté alimentaire, la préservation du métier de paysan, l’aménagement du territoire ne peuvent pas attendre. Hélas, la mouture du texte est aussi mauvaise qu’en 2013, voire pire.
En quoi la nouvelle PAC est-elle une régression ?
La Commission européenne fait comme si la crise climatique n'existait pas, comme si le Covid n'existait pas… Elle ne tient même pas compte de ses propres objectifs, le Green Deal [le plan qui prévoit une neutralité carbone d'ici 2050 et 50 % de réduction des pesticides les plus dangereux d'ici 2030, ndlr] ou des programmes tels que «De la fourche à la fourchette». On nage dans une forme de schizophrénie. Par ailleurs, je crains les amend