Quand on a appris que la sénatrice Kamala Harris serait à Orlando lundi matin, au lendemain de notre arrivée sur place et au premier jour du vote anticipé en Floride, on s’est dit qu’on avait de la chance. Et qu’on allait pouvoir observer de près la colistière de Joe Biden, première femme de couleur sur le «ticket» présidentiel d’un grand parti, et pionnière en série tout au long de sa carrière. On s’est réjoui un peu vite, oubliant que le monde d’avant (avant la pandémie de coronavirus et avant Donald Trump), celui des campagnes foisonnantes et ouvertes à tous - partisans, journalistes même étrangers - avait laissé la place, côté démocrate, à une organisation draconienne, ultracontrôlée. Voire secrète.
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Ainsi, si l’heure de l’événement (11h15) auquel participait la candidate démocrate à la vice-présidence, en l’occurrence un «drive-in rally», un meeting où les invités viennent en voiture, était connue, l’endroit précis à Orlando ne figurait nulle part. Ni sur le site internet de la campagne ni dans la presse locale. Sur les réseaux sociaux, des partisans du duo Biden-Harris, désireux d’y assister, cherchaient à en savoir plus. Sans succès. Jusqu’à ce que des partisans de Trump, mis au courant on ne sait comment, entament sur place un contre-rassemblement et en postent les photos sur Twitter.
Trump Supporters outside Central Florida Fairgrounds in Orlando @ a Kamala Harris event. pic.twitter.com/IeWJUHAjWw
— Jonathan Lee Riches (@KreuzZane) October 19, 2020
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