Si Donald Trump a soigné un électorat pendant son mandat à la Maison Blanche, c'est bien la droite chrétienne. Trois juges conservateurs nommés à la Cour suprême, des centaines d'autres dans les tribunaux à travers le pays, une diplomatie pro-Israël alignée avec les croyances eschatologiques de cet électorat, une célébration systématique, dans ses discours, de ses positions de garant absolu des libertés religieuses… Environ 95 millions d'évangéliques vivent aux Etats-Unis, tous groupes confondus. Dont les évangéliques charismatiques, les plus fervents soutiens à Trump, qui représentent 12 à 15% de la population américaine. En 2016, les évangéliques blancs avaient voté pour lui à plus de 80% et leur soutien depuis ne montre pas de signe d'affaiblissement. A une semaine du scrutin présidentiel, André Gagné, professeur titulaire de théologie à l'université Concordia de Montréal, qui vient de publier Ces évangéliques derrière Trump : Hégémonie, démonologie et fin du monde (éd. Labor et Fides), revient sur l'évolution et les priorités de cet électorat, qui a structuré la politique du président américain ces quatre dernières années. Il s'attarde particulièrement sur les néo-charismatiques pentecôtistes, une mouvance transdénominationnelle et transnationale qui a la plus forte croissance au sein du christianisme aujourd'hui. En 2050, ils seront plus d'1 milliard dans le monde.
Interview
«Il y a vraiment un rapport transactionnel entre Trump et la droite chrétienne»
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Lors d'une messe de l'église internationale de Las Vegas, le 18 octobre. (CARLOS BARRIA/Photo Carlos Barria. Reuters)
par Isabelle Hanne
publié le 27 octobre 2020 à 8h04
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