Sur le site officiel de Donald Trump, inutile de chercher la rubrique «Programme». Elle n'existe pas. Bien en évidence en revanche, l'onglet «Promises Kept» («promesses tenues») renvoie vers un site distinct créé dès 2018 pour vanter le bilan du président sortant, argument central de sa réélection. La personnalité de Trump et ses déclarations provocatrices monopolisent souvent l'attention médiatique, donnant au scrutin un air de référendum sur le président le plus clivant de l'histoire moderne des Etats-Unis. L'impression est toutefois trompeuse : pour les partisans de Trump, le bilan compte. D'autant plus qu'à leurs yeux, il est forcément bon.
Le site indépendant PolitiFact estime de son côté que le républicain n'a tenu qu'un quart de ses promesses et en a rompu la moitié. Dans la première catégorie, la principale, tenue au-delà des attentes, concerne les nominations de juges fédéraux. En à peine quatre ans, le Sénat républicain a confirmé trois candidats de Trump à la Cour suprême, dont la dernière juste avant l'élection, et plus de 220 magistrats dans les tribunaux inférieurs. «C'est une réussite monumentale pour les républicains, qui ont transformé le système fédéral de justice pour au moins une génération», indiquait récemment à Libération le professeur de droit Carl Tobias. Une réussite qui devrait garantir à nouveau au Président le soutien ultramajoritaire des chrétiens évangéliques blancs, qui rêvent de voir un jour la cour renverser le droi