Depuis une génération au moins, Vienne n'avait pas vécu une telle nuit d'effroi. La fusillade revendiquée mardi soir par l'Etat islamique qui a fait au moins cinq morts (dont l'assaillant) et une quinzaine de blessés dans le centre de la capitale autrichienne, où les habitants étaient nombreux à boire un verre à la veille de l'instauration d'un couvre-feu, constitue l'attentat le plus meurtrier de l'histoire récente du pays. Les dernières attaques d'envergure remontaient à 1985, lors de l'assaut à la grenade du comptoir de la compagnie israélienne El Al, à l'aéroport de Vienne, par un groupe palestinien, et l'attentat à la bombe orchestrée en 1995 par un néo-nazi contre la communauté rom. Chacune avait fait quatre victimes. Mais l'Autriche avait jusque-là été relativement épargnée par les actes violents à motivation islamiste. Ils s'étaient résumés à l'assassinat d'un couple, en 2017, par un musulman qui s'estimait discriminé, et à une attaque au couteau menée devant l'ambassade d'Iran en 2018. La tuerie de lundi soir, elle, a rapidement été qualifiée de terroriste par le chancelier autrichien, Sebastian Kurz. D'après la police, son auteur était un «sympathisant» de l'Etat islamique.
Que s’est-il passé ?
Dès 22 h 30, lundi, la police viennoise a affirmé que des tirs avaient eu lieu dans «six endroits différents» de Vienne, et évoquait «plusieurs suspects armés». Laissant présager de l'existence d'un commando terroriste, auteur d'actions coordonnées. Mais mardi après-mid