Il a déchiré des traités, insulté des alliés, claqué la porte d'institutions internationales et courtisé des dictateurs. En l'espace de quatre ans, Donald Trump a bouleversé l'ordre international dont les Etats-Unis étaient, avant lui, l'acteur central, pour le meilleur et pour le pire. Avec toujours en ligne de mire sa doctrine «America First» et sa base électorale, le successeur de Barack Obama a renversé la table, forçant ses alliés comme ses adversaires à s'adapter, à repenser leurs alliances.
Quel que soit le vainqueur de la présidentielle ce mardi, un «retour au monde d'avant n'est pas possible», souligne la chercheuse Maud Quessard, spécialiste de la politique étrangère américaine. «Trump n'est pas un accident de l'histoire : il s'inscrit dans une double évolution, de la démocratie américaine et du rôle que les Etats-Unis entendent jouer dans le monde, explique-t-elle. Bien sûr, une administration Biden placerait des cadres au département d'Etat et offrirait une sorte de normalisation des relations diplomatiques. Mais la compétition, en particulier avec la Chine, va continuer, même si Joe Biden laisse la porte ouverte à la négociation.» Le rôle de l'Amérique a changé, et le monde avec lui. Le bilan de Donald Trump l'illustre.
De Pyongyang à Téhéran, en passant par Jérusalem et Pékin, les coups diplomatiques du président sortant, tantôt spectaculaires, tantôt fumeux, ont laissé des traces. Certaines irréversibles. Retour sur les dossie