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Libération
Crise sanitaire

Face au retour en force du Covid, l'Italie se referme un peu plus

Un couvre-feu nocturne entrera en vigueur jeudi dans le pays, encore traumatisé par la première vague de l'épidémie mais effrayé par les conséquences sociales d'une nouvelle mise sous cloche de son économie.
Dans un passage de Milan, le 25 octobre. (Luca Bruno/Photo Luca Bruno. AP)
publié le 4 novembre 2020 à 16h44

Petit à petit, toute l’Europe se reconfine. L’Italie a annoncé ce mercredi un nouveau tour de vis pour tenter d’endiguer l’épidémie de coronavirus. A partir de jeudi, un couvre-feu sera instauré sur tout le territoire national jusqu’au 3 décembre. Le nouveau «DPCM» – décret du président du Conseil des ministres – signé dans la nuit par le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, prévoit l’interdiction de circuler entre 22 heures et 5 heures du matin sauf pour des raisons de travail ou de santé. Autres restrictions : les lycées seront fermés et les cours se tiendront à distance.

Augmentation constante du nombre de décès

Les centres commerciaux devront également baisser le rideau pendant le week-end et les capacités des transports en commun seront réduites de moitié. Les bars et les restaurants devront fermer à 18 heures, une restriction déjà prévue dans un précédent décret. Les musées fermeront aussi leurs portes, de même que ceux du Vatican qui s’est résolu à emboîter le pas au gouvernement italien. Les coiffeurs, eux, l’ont échappé belle : ils conservent le droit de couper les cheveux alors que leur fermeture était prévue dans la première version du texte, avant les discussions gouvernementales et avec les présidents de région.

Avec un nombre de décès en augmentation constante depuis mi-octobre, l'épidémie reprend de plus belle dans le premier pays européen touché par le virus au début de l'année. Au total, l'Italie a enregistré plus de 39 000 morts pour plus de 750 000 cas. Les 20 régions de la péninsule vont être classées selon trois niveaux de risque épidémiologique : rouge (risque élevé), orange (risque intermédiaire) et vert (risque le plus faible). Des règles plus ou moins strictes en plus de ces restrictions nationales leur seront appliquées selon cette classification basée sur une vingtaine d'indicateurs comme le taux d'occupation des lits dans les hôpitaux et dans les unités de soins intensifs. Les présidents de région ont toutefois demandé une évaluation contradictoire de la situation dans les régions avant d'accepter leur classement.

Annonces au compte-gouttes

Dans les zones orange, bars et restaurant seront fermés et les habitants ne sont pas autorisés à sortir de leur région sauf pour des raisons professionnelles et de santé. Dans les zones rouges, les restrictions s’apparentent à un quasi-confinement qui n’est pas sans rappeler la situation du printemps dernier. Les Italiens ne seront autorisés à sortir de chez eux que pour travailler, pour des urgences ou des raisons de santé. Les bars, restaurants et les magasins qui ne vendent pas de produits de première nécessité seront fermés. La carte des régions n’a pas été encore diffusée mais la Lombardie, le Piémont, la Calabre, le Tyrol du Sud et le Val d’Aoste pourraient se colorer de rouge, selon la presse italienne.

Avec ce nouveau décret, le gouvernement cherche à éviter un second confinement généralisé. Mais ses annonces au compte-gouttes de mesures toujours plus restrictives ont de plus en plus de difficultés à passer dans une Italie encore traumatisée par la première vague de Covid-19 au printemps. Même si le gouvernement prévoit de nouvelles mesures de soutien, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre les conséquences sociales d’une nouvelle mise sous cloche de l’économie transalpine. La semaine dernière, de violentes manifestations ont eu lieu à Milan ou Turin mais aussi à Naples.