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Libération
Etats-Unis

La presse américaine met le «tumulte» à sa une

Après une soirée de résultats en demi-teinte pour Joe Biden et de déclarations intempestives de Donald Trump, les journaux des Etats-Unis appellent au calme dans une «nation divisée».
Près de la Maison blanche, à Washington, le 3 novembre. (Hannah Mckay/Photo Hannah McKay. Reuters)
publié le 4 novembre 2020 à 15h11

Donald Trump ou Joe Biden ? Devant l'éparpillement des résultats, la presse américaine a bouclé mardi soir sans le nom du vainqueur à étaler sur cinq colonnes à la une. «Une nation divisée», a donc choisi de titrer le Washington Post, plantant le décor de cette opposition radicale entre démocrates et républicains qui s'est envenimée au fil de la journée de scrutin. Quotidien populaire qui pour la première fois de son histoire avait choisi d'appeler à voter pour un candidat – en l'occurrence Joe Biden –, USA Today évoquait lui sur sa front page une nation très «tendue».

Mal de crâne assuré

«En tumulte» : c'est le choix de mots du New York Times pour qualifier l'état du pays au soir de cette élection, sous deux grandes photos des adversaires, Biden masqué et souriant, Trump rehaussant sa cravate. «La participation augmente, de même que le suspense», ajoute le journal de référence qui publie également un billet sur «les chemins» que les deux candidats doivent emprunter pour espérer l'emporter. A base de votes par correspondance et d'équations compliquées entre swing states : mal de crâne assuré pour un lecteur non américain.

«La campagne prend fin»

«L'élection de 2020 voit les Etats-Unis vaciller dans le passé vers une polarisation complète» et «cela peut sembler sans espoir», souligne l'éditorialiste Suzette Hackney dans les colonnes d'USA Today. «Dans un pays divisé, il nous appartient à nous de nous unir, exhorte la journaliste. Se réunir après les élections n'est pas seulement une responsabilité pour les candidats qui ont gagné ou perdu. C'est une responsabilité qui nous incombe à tous.» La population américaine est loin d'être sereine face à des résultats si incertains qu'ils rappellent le cauchemar politique et institutionnel de la présidentielle de 2000 entre Al Gore et George W. Bush.

En témoigne la couverture du New York Post, illustrée par une personne rongée par le stress, qui se mord les doigts. Le tabloïd titre : «Trump défie les sondages, l'élection sur le fil du rasoir.» Autre source de doute, les swing states, ces Etats pivots alternant entre vote républicain ou démocrate à chaque présidentielle et pouvant complètement contredire les sondages. Ce sont eux que le Wall Street Journal choisit de mettre à sa une : «Swing States are tight.» Devant le chaos qui s'annonce, le Mercury News titre avec prudence : «La campagne prend fin.» La présidentielle, c'est moins sûr.