L'auriculaire et l'index en l'air, l'annulaire et le majeur joignant le pouce, la main ainsi levée vers le chef forme une tête de loup. C'est le symbole de ralliement du mouvement ultranationaliste turc des Loups gris, que le gouvernement français a banni de l'Hexagone mercredi. Une décision qui a profondément agacé Ankara. Non sans ironie, les autorités turques ont rappelé qu'aucune organisation portant ce nom n'était recensée. Leur nom officiel est en effet Ülkü Ocakları, en français «les Foyers idéalistes».
Mais au-delà de la bataille des mots, cette organisation, qui exige de ses membres l’adhésion pleine et entière à une idéologie fascisante, existe bel et bien. Depuis des années, elle a pignon sur rue en Turquie, surtout depuis que son parti d’attache, le Parti d’action nationaliste (MHP), est devenu en 2016 l’allié du président Erdogan, et de facto la boussole idéologique de la vie politique turque.
Terre, drapeau et religion
Fondés dans les années 60, les Foyers idéalistes ont longtemps constitué la milice du MHP, créé par le colonel Alparslan Türkes. Ce militaire avait commencé sa carrière politique en appelant la Turquie à s’allier à l’Allemagne nazie. Il fut aussi le meneur des putschistes qui déposèrent et firent exécuter le Premier ministre Adnan Menderes en 1960. Dans les années 70, les Loups g