Un clown, un déséquilibré mental, un type qui s'exprime avec les mots d'un enfant de 10 ans… Donald Trump les a tous bien eus, ceux qui le méprisaient et voyaient dans son élection de 2016 une anomalie de l'histoire américaine. Il avait une stratégie, il s'y est tenu. Trump, un accident dans la belle démocratie instaurée par les Pères fondateurs ? Ou bien un retour assumé des Etats-Unis aux valeurs brutales des pionniers du Far West, des aventuriers de la ruée vers l'or, des self-made-men enrichis du XIXe siècle, dont une partie des Américains entretiennent le mythe flatteur ? Une certitude, en tout cas : même s'il n'est pas reconduit à la présidence, Donald Trump ne va pas disparaître de sitôt du paysage américain, qu'il a déjà bouleversé et entièrement refaçonné.
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«Humiliés, dégradés»
Quand il s'est lancé en politique, sur la pointe des pieds dans les années 80, frontalement en 2015, l'establishment de son parti le détestait. Il n'était pas dans la ligne. Aux primaires républicaines, aucun ténor ne soutenait sa candidature. Pourtant, il a été désigné par une écrasante majorité de la base. Et puis il a été élu président, à la stupéfaction générale. «Il a gagné parce qu'il est bien meilleur politicien qu'on croyait, commente Newt Gingrich, l'ancien speaker de la Chambre des représentants quand celle-ci était encore à majorité rép