Le soufflé retomberait-il progressivement outre-Atlantique, dix jours après le scrutin présidentiel, près d'une semaine après l'annonce de la victoire de Joe Biden et les tweets de contestation en majuscules de Donald Trump ? Ce vendredi soir, les médias nord-américains ont annoncé les résultats définitifs des deux Etats qui manquaient encore : Biden atteint donc les 306 grands électeurs au total, grâce à sa victoire en Géorgie (16 grands électeurs), alors que 270 étaient nécessaires à la victoire. Donald Trump emporte, lui, la Caroline du Nord et remporte donc 232 grands électeurs.
Les médias, Fox News compris, ont également donné jeudi l'Arizona comme acquis à Biden avec moins de 12 000 voix d'avance. Les avocats de Trump ont finalement renoncé à déposer un recours dans cet Etat. C'est la première fois depuis Bill Clinton en 1996 que les démocrates remportent l'Arizona. Trump a en revanche demandé un recomptage dans le Wisconsin, où il n'est distancé que de 0,6 point. Cette semaine, le parti républicain a décroché un siège supplémentaire au Sénat, avec une victoire sans surprise du candidat républicain en Alaska.
«Aucune preuve» de fraude
Alors que Donald Trump tourne en boucle sur les réseaux sociaux en dénonçant des tricheries massives, plusieurs agences publiques et privées chargées de la sécurité des élections – dont le département de la Sécurité intérieure de l'administration Trump – ont affirmé n'avoir «aucune preuve» de fraude. «L'élection du 3 novembre a été la plus sûre de l'histoire des Etats-Unis. En ce moment, partout dans le pays, les fonctionnaires électoraux examinent et revérifient l'ensemble du processus électoral avant de finaliser le résultat», écrivent dans un communiqué commun le Conseil de coordination de l'infrastructure électorale et les Comités exécutifs de coordination de l'infrastructure électorale.
«Il n'existe aucune preuve d'un système de vote ayant effacé, perdu ou changé des bulletins, ou ayant été piraté de quelque façon que ce soit», tranche le texte.
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Trump fait de la résistance
D'après le New York Times, de nombreux conseillers de l'actuel président des Etats-Unis, crédité de 217 grands électeurs, lui ont dit ce mercredi que «ses chances de réussir à changer les résultats de l'élection de 2020 sont minces». Selon un conseiller cité par le quotidien, Trump, qui n'est apparu qu'une fois en public depuis la semaine dernière «sait que c'est fini», pourtant continue le titre, «au lieu de le concéder, il lance un scénario improbable après l'autre pour rester au pouvoir».
Campagne publicitaire en Croatie. Photo Darko Bandic. AP
Jeudi, le locataire de la Maison Blanche a relayé sur Twitter des messages selon lesquels 2,7 millions de votes en sa faveur auraient été effacés à travers le pays par les machines de vote Dominion, ce que même ses partisans ont du mal à croire.
Pour l'heure, Donald Trump refuse aussi que Biden et ses équipes accèdent comme c'est l'usage aux bureaux du gouvernement, aux communications sécurisées et aux séances d'information classifiées.
Le New York Times remarque d'ailleurs que l'obstination de Donald Trump peut déjà être source de tensions entre le président élu et les dirigeants étrangers : «M. Biden a établi ses premiers contacts sur des lignes téléphoniques non sécurisées, sans traducteurs du département d'État ou sans briefings sur ce que ces dirigeants pourraient lui demander», souligne le quotidien.
Visiblement peu confiant dans ses recours en justice – une dizaine de plaintes ont été déposées dans plusieurs Etats-clés – , Donald Trump aurait un secret espoir d'après CNN : que des grands électeurs ne suivent pas le vote populaire et décident malgré tout de voter pour lui. «On ne sait pas à quel point Trump était sérieux à propos de cette idée», commente sur Twitter une journaliste de la chaîne.
From our @Acosta: A Trump adviser said the president has discussed in recent days whether it was possible for some electors to go rogue and select him as president rather than follow the results in their individual states. It’s unclear how serious Trump was about the idea. #CNN
— lisa mirando (@LisaMirandoCNN) November 13, 2020
Parmi les autres aspirations de Donald Trump évoquées dans la presse nord-américaine : ce dernier envisagerait désormais d'annoncer sa candidature pour 2024 afin de couper l'herbe sous le pied de ses potentiels concurrents républicains… et de créer une entreprise de médias numériques pour «écraser Fox News» la chaîne conservatrice qui aurait commis l'erreur d'annoncer la victoire de son adversaire en Arizona, d'après des informations révélées par Axios.