Une escalade durant le week-end du conflit en Ethiopie menace de déstabiliser toute la Corne de l’Afrique et de provoquer une crise humanitaire majeure. Les bombardements qui ont visé samedi la ville d’Asmara, en Erythrée, marquent un débordement de la guerre inter-éthiopienne déclenchée le 4 novembre par le pouvoir central d’Addis-Abeba contre les autorités locales de la région dissidente du Tigré, dans le nord du pays.
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Les combats dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique ont déjà fait des centaines de morts et poussé des dizaines de milliers de civils à fuir vers le Soudan voisin. Les premiers témoignages de réfugiés du Tigré ont été recueillis par des correspondants de presse sur place alors que les médias indépendants sont absents du terrain embrasé.
«Nous avons été bombardés par l'artillerie à travers la frontière érythréenne», a raconté une réfugiée de 22 ans venant du Tigré, à l'agence Reuters dans la ville de Hamdyat, au sud du Soudan. «J'ai vu des gens mourir dans les rues», a ajouté la jeune femme. «Nous avons faim et surtout peur d'être tué», a indiqu