Le 20 novembre, Journée internationale des droits des enfants, Stéphane Troussel, président socialiste de la Seine-Saint-Denis, a écrit à Eric Delemar, nouveau Défenseur des enfants, pour l'interpeller sur «la prise en charge des enfants de retour de zone irako-syrienne». Ce courrier n'était pas le premier du genre.
«Inconnue»
Chaque année depuis 2018, l'élu s'adresse au gouvernement pour lui rappeler que son département porte seul l'accueil de ces petits dont les parents sont partis faire le jihad. L'aéroport Charles-de-Gaulle étant en Seine-Saint-Denis, le tribunal de Bobigny confie les mineurs à l'aide sociale à l'enfance (ASE) du département après l'interpellation des parents à leur arrivée. Cet «enjeu de solidarité nationale», selon les termes qu'emploie Stéphane Troussel dans sa missive au Défenseur des enfants, pourrait bénéficier d'une aide de la nation. Mais non. «Le gouvernement ne nous répond rien», déplore l'élu.
Depuis 2016, l'aide sociale à l'enfance de Seine-Saint-Denis a recueilli 94 enfants. 74 sont encore à sa charge, moyenne d'âge 6 ans. Le département a «une dépense d'ASE élevée» et une expérience de l'enfance en difficulté, «mais là, au début, c'était l'inconnue, raconte Troussel. Les agents, les assistantes mate