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Décoration d’Al-Sissi : la légion du déshonneur

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L’attribution de la Grand-croix au président autoritaire égyptien lors de sa visite d’Etat la semaine dernière, un usage diplomatique selon l’Elysée, a fait bondir jusqu’en Italie où plusieurs personnalités ont annoncé leur intention de rendre leur propre distinction.
Lors de la remise de la Légion d’honneur au président Al-Sissi (à gauche), à l’Elysée, le 7 décembre. (Photo Egyptian Presidency. AFP)
publié le 14 décembre 2020 à 20h01

Dans les prochains jours, l’ambassade de France à Rome va pouvoir collectionner les médailles. Après le journaliste et écrivain Corrado Augias, qui est venu lundi matin remettre en personne sa Légion d’honneur pour protester contre celle accordée au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qu’il juge «complice de comportements criminels», d’autres décorés italiens ont annoncé leur intention de suivre l’exemple de l’intellectuel. Malgré l’affection que tous affichent envers la France, ils approuvent la démarche de Corrado Augias et stigmatisent le choix de remettre la grand-croix au chef d’Etat égyptien qui jette ses opposants en prison et dont les services sont accusés d’être les responsables de la disparition et du meurtre de l’étudiant Giulio Regeni en 2016. «J’ai reçu la Légion d’honneur pour mon travail pour la défense des droits des enfants et contre l’exploitation des mineurs. Les motivations étaient les droits universels que je vois désormais piétinés par le choix de Macron», s’est indigné Sergio Cofferati, ancien secrétaire du grand syndicat CGIL et ex-maire de Bologne. «Ma vision du monde fait que je ne peux pas me retrouver en compagnie d’Al-Sissi.»

L'ex-ministre (centre gauche) de la Culture Giovanna Melandri a annoncé elle aussi qu'elle était prête à restituer sa rosette : «Je suis troublée par le choix du gouvernement français. J'ai du mal à comprendre, y compris au prisme de la realpolitik. J'aurais aimé entendre de la part de la Fr