Menu
Libération
Diplomatie

Ouïghours : la crainte d’un traité d’extradition entre la Turquie et la Chine

Article réservé aux abonnés
Après l’annonce de l’adoption par l’Assemblée populaire chinoise d’un accord d’extradition avec Ankara, les défenseurs de la minorité ouïghoure somment les autorités turques de prendre leurs responsabilités, inquiets de l’éventualité d’un grand nombre d’expulsions vers le Xinjiang.
Lors d'une manifestation pour protester contre le traitement des Ouïghours par la Chine, à Istanbul le 1er octobre. (OZAN KOSE/Photo Ozan Kose. AFP)
publié le 28 décembre 2020 à 18h47

Aucun répit pour les Ouïghours. La Chine a annoncé samedi 26 décembre avoir ratifié un traité d’extradition avec la Turquie. Sur les rails depuis 2017, il doit encore passer devant le Parlement turc pour être définitivement adopté. La date n’a pas encore été rendue publique. La Chine espère utiliser ce traité pour faciliter le rapatriement forcé de Ouïghours, cette minorité de confession musulmane, qu’elle accuse de terrorisme. Sur son compte Twitter, la chercheuse et présidente de l’Institut ouïghour d’Europe, Dilnur Reyhan, appelle à faire pression sur Ankara pour que le pays annule ce «traité de la honte». Elle incite notamment les Turcs à interpeller directement leur président Recep Tayyip Erdogan.

La chercheuse tente ainsi de mobiliser l'opinion publique du pays, qui a pu se montrer sensible à la situation des Ouïghours, des turcophones musulmans. Mais cette fois, ce ne sera pas aisé, prévient Bayram Balci, directeur de l'Institut français d'études anatoliennes et chercheur à Sciences Po Paris. «Le Parti d'action nationaliste, habituellement défenseur des Ouïghours, est responsable de cet accord», explique-t-il à Libération. Selon lui, il ne faut donc pas attendre de grande mobilisation en faveur de la protection de cette minorité, car la priorité du pays est de maintenir son économie à flot.

La