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reportage

La Géorgie bousculée par la découverte d’un nouveau monde

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L’arrivée de diplômés et de personnes de couleur dans les banlieues d’Atlanta a transformé la démographie électorale d’un Etat longtemps acquis aux républicains et aujourd’hui âprement disputé pour le contrôle du Sénat.
Dans le quartier d’Edgewood dans l’est d’Atlanta, le 8 novembre. Le poids de l’agglomération a été crucial pour la victoire de Joe Biden dans l’Etat. (Photo Meridith Kohut. REA)
publié le 4 janvier 2021 à 20h41

Le choix du lieu n'est sans doute pas fortuit. C'est sur le parking du Good Ol'Days («le bon vieux temps»), un restaurant familial de Cumming, au nord d'Atlanta, que la candidate républicaine Kelly Loeffler a réuni quelques dizaines de partisans, samedi matin. Debout à l'arrière d'un gros pick-up pour dominer la foule, la sénatrice sortante, longs cheveux blonds et parka sans manches, est venue parler de la «défense des valeurs américaines» face aux «assauts du gauchiste radical Raphael Warnock», son adversaire démocrate, qui voudrait «changer l'Amérique pour toujours» et «détruire le rêve américain». «Nous sommes le rempart contre le socialisme», lance-t-elle au micro. «Amen», ponctue une supportrice, casquette Trump sur la tête.

En Géorgie, le cycle électoral ne s'est pas achevé en novembre, comme ailleurs dans le reste du pays. Suivant des règles spécifiques à cet Etat du sud des Etats-Unis, des seconds tours se tiennent ce mardi pour les deux postes de sénateurs, aucun candidat n'ayant remporté la majorité au premier tour. Depuis des semaines, les habitants y sont matraqués de spots de campagne, à la télé, à la radio… «Votez !» enjoignent d'immenses panneaux parsemant les autoroutes. Un demi-milliard de dollar