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Eurobashing

Allemagne : la politique vaccinale de l'Union sur la sellette

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Certaines voix d'outre-Rhin s'élèvent contre l'UE, accusée d'être responsable de la lenteur de la campagne de vaccination pour avoir commandé les doses en nombre insuffisant. Des attaques sans fondement, sachant que la Commission européenne a visé large en quantité et que ce retard est à imputer à des problèmes de logistique.
Le premier contrat de la Commission européenne a été conclu le 14 août avec AstraZeneca pour 300 millions de doses de vaccins. (Photo Markus Schreiber. AFP)
par Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles (UE)
publié le 6 janvier 2021 à 20h06

L'Union serait-elle responsable de la lenteur de la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Europe ? C'est l'avis d'une partie des médias conservateurs et de la classe politique allemands (les libéraux du FDP et une fraction des conservateurs de la CDU-CSU) qui estiment que la Commission, chargée de gérer au nom des Etats membres la stratégie vaccinale, s'est pris les pieds dans le tapis en ne commandant pas assez de doses auprès du consortium germano-américain BioNTech-Pfizer. Une accusation qui ne tient guère la route et relève de l'eurobashing le plus pur.

En effet, lorsque les Etats européens ont décidé, en juin dernier, de confier à l’exécutif européen la politique vaccinale contre le coronavirus afin de négocier en position de force et surtout éviter une course à l’échalote entre les Etats membres potentiellement destructrice, il n’existait absolument aucun vaccin.

Pré-réservation à l’aveugle

Pour rappel, celui produit par BioNTech-Pfizer n’a été approuvé par l’Agence européenne du médicament (AEM) basé à Amsterdam que le 21 décembre (le 2 décembre au Royaume-Uni qui a utilisé une procédure dérogatoire), et celui développé par l’Américain Moderna seulement ce mercredi.

La Commission a donc dû conclure des contrats de pré-réservation à l'aveugle avec les laboratoires pharmaceu