«C'est un tsunami de neige qui a multiplié par trois nos pires prévisions.» Tel est le diagnostic du jeune maire de Madrid, José Luis Martínez-Almeida, qui, dans la foulée, a recommandé à ses administrés de «rester à la maison, dans la mesure du possible et d'éviter tous les déplacements superflus». En réalité, cette tempête de neige qui s'est abattue dans le cadre de la dépression baptisée «Filomena» sévissant ces jours-ci dépasse largement la capitale puisqu'elle maintient dix provinces en alerte rouge, de Castille-La Manche à Valence. Cette tempête est la plus violente recensée au cours de ces cinquante dernières années, a précisé le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska.
Alors que la plupart des transports étaient à l’arrêt – l’aéroport madrilène de Barajas, le trafic ferroviaire et routier… seul le métro continue de fonctionner –, la tempête a donné lieu à des scènes surréalistes, et bucoliques, comme le fait de voir des skieurs glisser sur les grandes artères, des gens circuler en traîneaux, d’immenses masses de piétons transiter, médusés et interloqués.
Photo Pierre-Philippe Marcou. AFP
Mais tout n'est pas que féerie, loin s'en faut. Des centaines d'arbres ont fait les frais de la tempête, arrachés, comme dans la très renommée calle Fuencarral, la rue la plus commerçante de la capitale, méconnaissable. Autour de Madrid, quelque 1 500 personnes ont été prises au piège dans leurs véhicules en pleine route, dont 300 qui étaient toujours bloqués