Parmi les premiers admirateurs du système de traçage pour lutter contre la pandémie de Covid-19 de Singapour, il n'y a pas n'importe qui. Le 14 février 2020, une équipe d'épidémiologistes d'Harvard estimait que l'efficacité de Singapour à retrouver les cas contacts était un «étalon or» en la matière, alors que le terme pandémie n'était pas encore utilisé par l'OMS pour qualifier ce que certains médias continuent encore d'appeler «la fièvre de Wuhan».
Presque un an plus tard, avec seulement 29 morts, Singapour continue d'apparaître comme un modèle et sa vélocité à isoler les cas contacts a continué de progresser : il faut désormais moins de deux jours contre quatre auparavant. Cette prouesse, Singapour la doit en grande partie à la coopération de 80% de ses habitants, qui utilisent aujourd'hui l'application de traçage nationale – une des premières au monde à être apparue en mars 2020 – ou bien un «jeton de traçage collectif». Petit boîtier Bluetooth à porter autour du cou ou dans sa poche, ce dispositif unique a été lancé en juin 2020 pour satisfaire les personnes âgées décontenancées par les smartphones et les utilisateurs peu satisfaits de l'application gourmande en batterie. Conscient et fier de son statut de pionnier, Singapour proposait dans la foulée le code de son application en open source