Les eaux turquoise des Caraïbes se voient désormais de toutes parts. Sur l'île colombienne de Providencia, il n'y a plus d'arbres pour dissimuler la mer. Les manguiers sont à terre, les palétuviers semblent avoir été brûlés tant ils sont secs, les quelques palmiers épars encore debout ressemblent à des drapeaux en berne. Au sommet de l'un d'eux, une bouée d'amarrage pend bizarrement, évoquant une triste boule de Noël. Près de deux mois après le passage de l'ouragan Iota qui a atteint la catégorie 5 – la plus haute sur l'échelle de Saffir-Simpson –, dans la nuit du 15 au 16 novembre, au-dessus de cette île, autrefois vallonnée et verdoyante, tout reste dévasté. Le major Nestor Armando Rodriguez, directeur du corps de volontaires de la défense civile dépêché sur place, n'en revient toujours pas. Lorsqu'il est arrivé, le lendemain de l'ouragan, le panorama était si «terrifiant» qu'il ne s'attendait à aucun survivant. Le bilan humain est relativement «léger» : 4 morts sur les 5 600 habitants de cette île de 17 kilomètres carrés dont la topographie et l'histoire semblent avoir inspiré Robert Stevenson pour sa célèbre Ile au trésor.
«Une urgence oubliée»
Sur l'unique route, des équipes de la police